L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 17 avril une résolution par 155 voix « pour » en vertu de laquelle elle décide de proclamer la Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement dans le cadre d’une gestion durable des forêts (2027-2036). Une seule voix a voté contre.
Proposée par la République du Congo à l’issue de la première conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement tenue en juillet 2024 à Brazzaville, la résolution vise à accentuer la lutte contre la déforestation et promouvoir la restauration des écosystèmes forestiers. Le pays a donc réussi à placer la question de la restauration des forêts au centre de l’agenda onusien en vue d’impulser un développement résilient, tout en créant des emplois dans les communautés, tant dans la plantation que dans l'entretien des forêts.
L’adoption de cette résolution par les Nations unies est une victoire majeure pour le président Denis Sassou-N’guesso dont le pays abrite une part essentielle du Bassin du Congo, deuxième réserve forestière mondiale après l’Amazonie. Le chef de l’Etat congolais se bat en effet depuis la COP 27 en novembre 2022 pour inscrire dans l’Humanité la décennie du boisement et reboisement. La protection de l’environnement a toujours été son combat depuis l’instauration en 1984, en République du Congo, de la journée nationale de l’arbre.
D’après la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, l’objectif de la démarche est non seulement de ralentir le recul des forêts du Bassin du Congo et dans le reste du monde, mais aussi d’augmenter la superficie forestière de la planète sur la base des activités d’afforestation et de reboisement. À travers de multiples initiatives via le Programme national d’afforestation et de reboisement, le pays reboise des centaines d’hectares chaque année pour plus d’un million de nouveaux plants. Lors de la trente-huitième édition de la Journée nationale de l’arbre, l’an dernier, deux millions de pépinières ont été plantées à travers le pays, principalement en milieu urbain.
La ministre de l’Économie forestière, qui s’exprimait devant un parterre de journalistes congolais et africains réunis en marge du premier Forum multi-acteurs sur le développement de la communication et l’information environnementale dans le Bassin du Congo, s’est montrée rassurante quant à la mise en œuvre de la nouvelle résolution. Au niveau national, les efforts de reforestation devront être soutenus par des politiques publiques et des cadres juridiques clairs favorisant la préservation des forêts, avec la volonté d’accroître la séquestration du carbone pour atténuer le réchauffement. Un autre volet de la stratégie verte, a-t-elle souligné, est d’intégrer l’agriculture afin d’améliorer la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des agriculteurs par la diversification des cultures. Mieux, les communautés locales doivent être impliquées dans la mise en œuvre des projets de reboisement, en s'assurant que leurs droits et besoins sont respectés.
Elle a également insisté sur le développement du marché carbone censé permettre au pays, tout comme les autres États concernés, de recevoir les paiements pour services environnementaux.